< Previous89Sonata IBWV 1001FUGAq = 76Georges Enesco considérait cette Fugue comme un modèle du genre et J.S. Bach lui-même la transcrivit pour orgue plus tard.Son interprétation est claire du point de vue de l’écriture, mais techniquement très difficile pour l’instrument.Son thème initial avec ses 4 notes répétées est facile à repérer, mais les accords qui souvent l’expriment exigent une très grande attention dans la justesse de leur réalisation.La construction « architecturale » de chaque exposition commence, presque toujours, par des notes simples qui se doublent, se triplent, ou deviennent des accords de 4 sons, ce qui provoque un crescendo naturel qui évolue jusqu’à sa cadence, puis se poursuit par un divertimento, lui-même interrompu par la reprise du thème.Mesures 83/84, le thème se trouvant à la basse d’accords de 4 sons, il est musicalement nécessaire de les retourner en les attaquant par la note supérieure en faisant ressortir la basse. Ces accords se jouent obligatoirement fortissimo.Mais cette œuvre est si bien construite que chaque montée du thème s’accompagne d’un crescendo naturel, même s’il ne figure pas dans le manuscrit.Enesco faisait suivre l’évolution naturelle des phrases par des nuances qui en ressortaient logiquement. Elle figurent donc dans cette Édition Pédagogique.De même que les doigtés et les coups d’archet, elles sont les indications précises d’Enesco.Le tempo de q = 76 reste immuable en dehors des assouplissements de fin de phrase et d’une reprise immédiate lors de la réexposition.10111213Sonata IBWV 1001SICILIANAe = 80/86De caractère dansant d’allure modérée, cette pièce doit garder à son rythme souplement balancé un tempo « dansable », c’est-à-dire ne pas devenir trop lent.Le tempo ici préconisé par Enesco est de e = 80/86, avec, comme toujours, les assouplissements de fin de phrase, mais une reprise immédiate du tempo dès la phrase suivante.Une autre caractéristique importante est l’écriture contrapuntique de cette œuvre conçue à trois parties : 1 basse et 2 sopranice qui implique un choix de sonorités appropriées aux instruments supposés jouer ensemble : 1 basson + 2 hautbois ou 2 flûtes.C’est alors qu’Enesco savait expliquer comment jouer ces basses en recherchant la sonorité du basson (archet plus léger vers la touche) et celle des 2 soprani hautbois ou flûte (plus près du chevalet) en indiquant aussi des doigtés favorisant le contraste, ce qui explique certains d’entre eux un peu plus difficiles mais efficaces en ce sens… par le choix des cordes.La concentration d’esprit et la volonté d’y parvenir finit par rendre l’eff et possible et très musical.Bon courage, car cette Sicilienne est l’une des pièces les plus difficiles… et donc souvent imposée dans les concours. Mais sa beauté en facilite le travail !1415Sonata IBWV 1001PRESTOe = 208Ce dernier mouvement, servant de conclusion à la Première Sonate, se joue très vite, comme l’indique son titre, mais surtout pas dans l’idée d’un « Perpetuo mobile » à l’allure débridée d’un record de vitesse !Premièrement, il faut « penser » son rythme indiqué à 3/8 par mesure, qui est sa structure de base.Deuxièmement, il faut faire ressortir les séquences de phrasé indiquées ici par ces crochets de fin et de début ce qui n’implique surtout pas d’interruptions ni de modifications de tempo.Il s’agit plus précisément d’une ponctuation, qui se traduit par de légères impulsions d’archet aux endroits indiqués. Ce qui dans l’ensemble donne une structure musicale qui évite justement la platitude de notes trop rapides dénuées de sens artistique.De même les nuances indiquées suivent les courbes mélodiques ascendantes ou descendantes de l’écriture de cette œuvre fortement conclusive.1617Next >